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Guyane : Au son du Kasékò
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Suite de notre voyage en
terre guyanaise...
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Rythmes, Chants et Danses
Le Kasékò ainsi que nous l'avions dejà
precisé, est aussi un rythme et une danse. Il est
joué avec les trois tanbou et un ti-bwa (deux baguettes dont la percussion tient le rythme et
la vitesse du morceau, accompagnant les tambours). Ce
rythme convie au défoulement mais aussi au
soulèvement. Comme pour la plupart des autres rythmes,
la danse n'est pas chorégraphiée en quadrille.
Les danseurs évoluent par couple et leur nombre n'est
pas limité. Autre rythme dansé aussi en
couple - il existe une variante en quadrille appelée
"la Boulangèr"- le Lérol. Il est
exécuté à l'aide de deux tanbou (koupé et foulé) et un chacha (semblable aux maracas). C'est la chanteuse qui tient le chacha, imprimant le tempo.
Influences et diversités
En Guyane, il est
généralement reconnu que les travailleurs venus
de Sainte-Lucie (Petites Antilles), à la recherche
d'or ont influencé la tradition créole. Ainsi le Débot et
le Labassou seraient les fruits de cette rencontre. Le Débot est
joué à l'aide des trois tanbou kasékò plus un ti-bwa. Il ressemble au rythme Kasékò mais
avec un marké (accentuation) du tanbou Koupé. En ce qui
concerne le Labasiou (ou Labassou), on retrouve les tanbou Foulé et Koupé accompagné
du ti-bwa. Les chants
appellent à l'amusement , le style est langoureux et la
danse, une véritable démonstration de "kasé ren", de déhanchements…"Bélia manman, béli, béli,
bélo…", et voici
le Bélia. Un rythme lent joué avec les tanbou
Foulé, Koupé et soutenu par le ti-bwa. Les chants
parlent du travail de la terre, des semailles… Il n'y a
pas de similitude apparente avec le Bélia que l'on retrouve en plusieurs endroits de
l'archipel antillais.
Grajé et Kanmougé
Terminons cette revue par deux rythmes un
peu particuliers : Le Grajé et le Kanmougé. Tous deux possèdent leur propre
tambour. Le tanbou grajé qui
présenterait une certaine similarité avec le
tambour indien que l'on connaît dans la région, le
Matalon.
Mais la Guyane ayant été peu concernée par
l'immigration des travailleurs venus du
sous-continent, il faut peut-être chercher ailleurs
les origines de ce particularisme. Le rythme
s'interprète également à l'aide du tanbou Koupé. Il se
joue sur deux temps et sur un tempo lent. Les chants
parlent de la vie sociale. Les bals grajé
étaient l'occasion de s'amuser mais aussi de tenir la
chronique sociale à l'instar de ce qui se passe dans les
salles "konvwé". Le
tanbou Kanmougé (ou Kamougé) est un tanbou "bwa fouyé". C'est à dire qu'il est fait d'une
seule pièce à partir d'un tronc d'arbre
évidé. C'est la version proche de la tradition.
Il arrive actuellement que le Kanmougé soit joué sur les tanbou Kasekò. Ce
rythme était beaucoup utilisé pour accompagner le
travail (agriculture, pêche, construction…)
notamment à l'occasion des "mayouris" (chantierscollectifs).
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