RASIN AU SOMMET !
Rasin Mapou est un groupe rasin de premier plan en Haïti. Azor en est le leader, soliste et chanteur. Syncope l’a rencontré en juin dernier lors de “ Ayiti Chérie ”, le festival initié par Pascale Jaunay.

 rasin mapou de azor.( c )  danyel maunoury
Tes débuts ?

C’était chez moi dans la cour de la maison à Port-au-Prince, quartier Delmas. Mes parents ont toujours été dans la musique rasin et c’est tout naturellement que j’ai appris à jouer du tanbou. Mon père a fait de moi un twoubadou et j’ai continué. Après, j’ai intégré des groupes Konpa comme Scorpio, Bossa Combo et Caribbean Sextet comme tambourineur. Après j’ai fondé Rasin Mapou.

Votre style ?

Rasin Mapou joue du Vodou Petro. On honore Simbi ( esprit des sources et des mares, symboles
de l’eau ). La musique rasin, c’est ma vie mais je peux aussi jouer du Konpa sur une bassine !

Comment se passe le travail avec les danseuses-choristes de Mapou ?

Elles s’occupent de la chorégraphie pour laquelle on fait appel à des professeurs appartenant au
Théâtre National ou à des troupes professionnelles. A chaque carnaval, je finance une chorégraphie.

Dans le jeu, y a t-il des différences entre la scène et les cérémonies ?

Pour nous il n’y en a pas ! Nous sommes toujours serviteurs de Simbi. On vient avec la même force, la même concentration.

De quoi parlent les textes de Rasin Mapou ?

De l’unité entre les Haïtiens, de la paix, de l’amour. Mais pas de politique ! On reprend aussi  des chants de cérémonies traditionnelles. Cette année pour le carnaval, on a chanté « On veut la paix » car c’était vraiment grave ! D’ailleurs celui de 2004 n’était pas bon, il y avait trop de pression.

Mapou voyage beaucoup ?

On a tourné au Chili, au Japon, en Europe, au Bénin, au Canada, aux USA, en Colombie. La musique de Mapou est si forte qu’on est bien reçus partout même si les gens ne parlent pas créole ou ne sont pas vodouisants.

Tu as un message pour nos lecteurs ?

Tanbou c’est l’Homme. C’est un instrument qui apporte la vie. Dès que j’entends un tanbou, que ce soit au Japon, en Afrique, en Colombie ou en France ; je m’arrête et j’écoute car c’est ma vie !

( c ) Propos recueillis par Stéphane Delphin



SYNCOPE N ° 5 OcTobre 2004